iougenaie - Bucolique.http://iougenaie.cowblog.frPloc.CowblogfrSat, 17 Jul 2010 02:40:36 +0200180http://iougenaie.cowblog.fr/ces-jours-ou-l-on-espere-qu-avec-du-demaquillant-ca-s-en-ira-3019268.htmlCes jours où l'on espère qu'avec du démaquillant, ça s'en ira.Des larmes, pas de sang. J'ai pensé " dois-je partir ? ". Acre beauté de l'existence. Langoureuse douleur du choix. Il aurait fallu que le miroir me répondît. ]]>http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-3019268.htmlSat, 17 Jul 2010 02:40:00 +0200http://iougenaie.cowblog.fr/ces-jours-ou-l-on-espere-qu-avec-du-demaquillant-ca-s-en-ira-3019268.htmlhttp://iougenaie.cowblog.fr/et-il-y-avait-cette-vague-impression-de-repetition-3006113.htmlEt il y avait cette vague impression de répétition.Les pensées des uns et des autres. L'étalement de leur vie intellectuelle, leur orgueil vain à penser des choses sur lesquelles ils apposent une étiquette de valeur (fait plus ou moins conscient visiblement). Et cette expression, vaguement à la mode : " masturbation intellectuelle " qui apparemment justifie tout, lorsqu'elle est teintée d'un certain cynisme qui vise à montrer une distanciation entre l'homme, l'acte puis le propos. Mais nous ne sommes là que dans une certaine couche de la population. D'autres se contentent de montrer (bien que dans le verbe soit induite la notion de volonté, elle n'intervient aucunement ici) la médiocrité de leur existence en vous interpellant vulgairement dans nos plus mornes Leclerc et autres centres commerciaux. Les gens me désespèrent, et me harcèlent grâce à cet outil ô combien primordial pour ma socialisation : mon téléphone portable !

L'ironie réside, quoiqu'il en soit, dans le fait que je sois parmi eux. Un jour, je balancerai le reste et mon PC et ce ne sera pas pour m'acheter un Mac.


]]>
http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-3006113.htmlWed, 09 Jun 2010 20:47:00 +0200http://iougenaie.cowblog.fr/et-il-y-avait-cette-vague-impression-de-repetition-3006113.html
http://iougenaie.cowblog.fr/narcisse-2995184.htmlNarcisse.Qu'aura-t-il fallu pour me donner l'envie d'écrire à nouveau ? Lumière. Son. Tino Sehgal même ? Qu'en sais-je. Je suis en moi, que puis-je voir ? Il m'a toujours semblé que les instants les plus inopportuns donnaient les fragments les plus intéressants. Torturée, obsédée. Ma connaissance, si maigre soit-elle me lamine. Que puis-je espérer, désirer ? Un cognac, un peu de fromage. Du blues, un cigare cubain. Vanités, tout n'est que vanités ! Comme disait l'ami Pascal. Terreur. Ne dois-je qu'abaisser bien bas mon chapeau à l'allure d'Albatros ? Fuyez ! Laissez moi en paix. Les poupées tournoient, les veuves se balancent, le vide s'ancre.

Je m'appelle Eugénie, et ceci n'est pas une plaisanterie.
Fin.
]]>
http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-2995184.htmlMon, 10 May 2010 20:29:00 +0200http://iougenaie.cowblog.fr/narcisse-2995184.html
http://iougenaie.cowblog.fr/pensees-crepusculaires-a-l-aube-2990768.htmlPensées crépusculaires, à l'aube.« Au crépuscule, je sens les premiers fourmillements. Bientôt, les aiguilles cesseront de tourner. Pourtant, c’est l’envie d’exprimer mes dernières pensées, mon dernier vagabondage qui se fait la plus puissante. Je m’offre le plaisir d’exaucer cette envie, au lieu de supporter les mines sinistres, tristes et lasses dans l’attente d’une mort trop lente. A l’aube demain, on me trouvera, inerte, la main tenant toujours mon crayon.

La mort est une chose étrange. Il vient de surprenantes envies. Notamment, l’immédiate mienne est celle d'écrire. En regardant autour de moi, je vois posé les fleurs du mal sur la petite table en bois travaillé, Baudelaire… Mes jeunes années, les premières passions, l’intrigue dans laquelle ses poèmes me plongeaient. Il m’a éveillé, il m’endormira. Je flâne entre les pages des Fleurs du mal, à la recherche de je-ne-sais-quelles-réponses sur le néant qui va bientôt m’engloutir. J’ai envie de vomir. De fuir.

Je me suis assoupi, et j’ai fait un rêve singulier : on me retrouvait, et l’on me laissait là, sans égard, comme un chien mort de faim. Comme une bête jamais considérée. «  Ah ! On ne peut plus se jouer de lui, laissons le donc là ». Et Baudelaire, qui me glace. Je ne suis qu’ « une charogne » en devenir.

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,

Ce beau matin d'été si doux:

Au détour d'un sentier une charogne infâme

Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,

Brûlante et suant les poisons,

Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique

Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,

Comme afin de la cuire à point,

Et de rendre au centuple à la grande Nature

Tout ce qu'ensemble elle avait joint;

Et le ciel regardait la carcasse superbe

Comme une fleur s'épanouir.

La puanteur était si forte, que sur l'herbe

Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,

D'où sortaient de noirs bataillons

De larves, qui coulaient comme un épais liquide

Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,

Ou s'élançait en pétillant ;

On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,

Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,

Comme l'eau courante et le vent,

Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique

Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient-plus qu'un rêve,

Une ébauche lente à venir,

Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève

Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète

Nous regardait d'un œil fâché,

Épiant le moment de reprendre au squelette

Le morceau qu'elle avait lâché.

Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,

A cette horrible infection, Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,

Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! Telle vous serez, ô la reine des grâces,

Après les derniers sacrements,

Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses.

Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! Dites à la vermine

Qui vous mangera de baisers

Que j'ai gardé la forme et l'essence divine

De mes amours décomposés !

Un jour il y a longtemps, j’avais senti la mort. Ce qu’elle serait pour moi, je l’avais senti me prendre tout en entier, comme un avant goût du destin de chaque homme. L'angoisse m’avait alors envahit. Avec le temps, j’étais devenu un curieux, un curieux qui s’ennuyait. Ce soir, quelque chose de nouveau s’approche. La dernière découverte. Une apothéose. Peut-être.

Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire: « Oh ! L’homme singulier ! »
-J'allais mourir. C'était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d'horreur, un mal particulier ;

Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse ;
Tout mon cœur s'arrachait au monde familier.

J'étais comme l'enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle...
Enfin la vérité froide se révéla:

J'étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M'enveloppait. -Eh quoi ! N’est-ce donc que cela ?
La toile était levée et j'attendais encore.

[Le rêve d'un curieux]

Tout est atrocement calme, mes jambes ne me répondent plus. Mon corps s’ancre dans ce silence, il lui fait l’amour, et mon âme hurle à la tromperie comme une innocente amoureuse éplorée. Je ne crois en rien. L’espoir n’existe plus ici et maintenant. Je vais mourir. Mais qu’est ce que cela peut bien vouloir dire ? M-O-U-R-I-R, verbe surprenant lorsqu’on l’observe. Mou et rire. On pourrait presque en faire une plaisanterie.

Quand j’y réfléchis je me rends compte qu’il n’y a pas d’action de mourir, c'est une extravagance de la langue française. Je meurs, non. Jamais. Il y a l'avant et l'après. La vie et la mort. Mais on ne meurt jamais.

 

Il m'était arrivé, plus jeune et inconscient de vouloir toucher à l'absolu du néant, de penser que j'étais autre, que je ne pouvais m'inscrire dans ce monde, je ne pouvais être fait de la même pâte que les vulgaires que je côtoyais chaque jour. Mais, il s'agissait de simagrées, de caprices d'un jeune homme romantique et passionné, épris de poésie qui interprétait tout ce qui lui passait sous les yeux. Une façon de se compliquer l'existence, par orgueil et par vanité. Cette nuit, alors que l'aube approche, le goût véritable, pur et absolu du néant me pénètre.

Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur,
Ne veut plus t'enfourcher ! Couche-toi sans pudeur,
Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute.

Résigne-toi, mon cœur; dors ton sommeil de brute.

Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur,
L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute;
Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte !
Plaisirs, ne tentez plus un cœur sombre et boudeur !

Le Printemps adorable a perdu son odeur !

Et le Temps m'engloutit minute par minute,
Comme la neige immense un corps pris de roideur ;
Je contemple d'en haut le globe en sa rondeur,
Et je n'y cherche plus l'abri d'une cahute.

Avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute ?

Ce qu'il y a de pathétique dans ses pensées que je couche pour un hypothétique lecteur, c'est qu'elles sont tristes à crever. Au fond, je crois que l'euphorie serait un sentiment approprié face à la mort. Elle est une délivrance pour le solitaire et le torturé, un commencement pour le spirituel. Il n'y a que les médiocres pour être effrayés par la mort. Je voulais, je veux être Le mort Joyeux que dépeint Baudelaire.

 

Dans une terre grasse et pleine d'escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde, 
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde,

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

A travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encore quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !

 

 

Il m'avait toujours semblé que la vie était semblable à une maîtresse qui au petit matin vous quittait. On veut la retenir, se réfugier dans ses jupons, l'embrasser, être à nouveau en elle, mais elle s'éclipse, d'un sourire voluptueux. Ne laissant derrière elle que l'odeur de l'amour, comme la vie laisse celle de la mort.

 

 

 

 

 


    Viens sur mon cœur, âme cruelle et sourde,
    Tigre adoré, monstre aux airs indolents ;
    Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
    Dans l'épaisseur de ta crinière lourde ;

    Dans tes jupons remplis de ton parfum
    Ensevelir ma tête endolorie,
    Et respirer, comme une fleur flétrie,
    Le doux relent de mon amour défunt.
   
    Je veux dormir ! dormir plutôt que vivre !
    Dans un sommeil, douteux comme la mort,
    J'étalerai mes baisers sans remord
    Sur ton beau corps poli comme le cuivre.

    Pour engloutir mes sanglots apaisés -
    Rien ne me vaut l'abîme de ta couche ;
    L'oubli puissant habite sur ta bouche,
    Et le Léthé coule dans tes baisers.

    A mon destin, désormais mon délice,
    J'obéirai comme un prédestiné ;
    Martyr docile, innocent condamné,
    Dont la ferveur attise le supplice,

    Je sucerai, pour noyer ma rancœur,
    Le népenthès et la bonne ciguë
    Aux bouts charmants de cette gorge aiguë
    Qui n'a jamais emprisonné de cœur.

 

Je me sens partir à la dérive. Je délire. Je ne laisserai à la vie qu'une femme, j'ignore si elle portera le deuil, si un jeune homme la croisera au détour d'un boulevard et aura pour elle le regard impliqué, fasciné qu'il leur portait. Il est vrai que les veuves sont fantasmagoriques et énigmatiques. Elles portent la mort. Paradoxalement, elles vivent la mort. Elles sont sa représentation pour les vivants. Des allégories de l'absence, des ombres. A la fois fascinantes et inaperçue.

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,

Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

[A une passante]

 

Agnès ! Amour, prend moi à la mort, toi qui m’a donné la vie !

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;

Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

[la mort des amants]

Je tergiverse et me perds. La mort est une délivrance, longtemps elle m'a poussée à vivre pleinement et sans peur. Je savais que mon supplice s'achèverait. Cette nuit, alors qu'elle dépose son voile sur moi, je suis incohérent. Apeuré et impatient. Qu’importe. Ma curiosité sera bientôt satisfaite, mes angoisses apaisées, mon existence perdra sa vanité dans son achèvement. Ma mort est celle d'un pauvre.

C'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le cœur de marcher jusqu'au soir ;

A travers la tempête, et la neige, et le givre,
C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ;
C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir ;

C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;

C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !

Les artistes idéalisent la mort. Je n'ai jamais été un artiste.

Combien faut-il de fois secouer mes grelots
Et baiser ton front bas, morne caricature ?
Pour piquer dans le but, de mystique nature,
Combien, ô mon carquois, perdre de javelots ?

Nous userons notre âme en de subtils complots,
Et nous démolirons mainte lourde armature,
Avant de contempler la grande Créature
Dont l'infernal désir nous remplit de sanglots !

Il en est qui jamais n'ont connu leur Idole,
Et ces sculpteurs damnés et marqués d'un affront,
Qui vont se martelant la poitrine et le front,

N'ont qu'un espoir, étrange et sombre Capitole !

C'est que la Mort, planant comme un soleil nouveau,
Fera s'épanouir les fleurs de leur cerveau  !

[la mort des artistes]

Tout est terminé, ma vie s’achève à l’aube, tant mieux. Pied de nez aux allégories habituelles, pied de nez à Baudelaire. « La fin de la journée » accompagnera la fin de ma nuit. »

    Sous une lumière blafarde
    Court, danse et se tord sans raison
    La Vie, impudente et criarde.
    Aussi, sitôt qu'à l'horizon
   
    La nuit voluptueuse monte,
    Apaisant tout, même la faim,
    Effaçant tout, même la honte,
    Le Poète se dit : " Enfin !
   
    Mon esprit, comme mes vertèbres,
    Invoque ardemment le repos ;
    Le cœur plein de songes funèbres,
   
    Je vais me coucher sur le dos
    Et me rouler dans vos rideaux,
    Ô rafraîchissantes ténèbres ! "

]]>
http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-2990768.htmlTue, 27 Apr 2010 21:56:00 +0200http://iougenaie.cowblog.fr/pensees-crepusculaires-a-l-aube-2990768.html
http://iougenaie.cowblog.fr/ceci-est-fictif-ou-l-histoire-sans-nom-2957751.htmlCeci est fictif ou l'histoire sans nom.(Noir)

Les feux s'allument enfin dans la petite salle, j'attends. Les acteurs apparaissent un à un. Ils sont quelconques, des hommes et des femmes comme les autres, sans rôle particulier que celui d'être ce qu'ils sont. Cette fois ci sera différente, je le sais déjà. La pièce commence, ils s'agitent, vont de quiproquos en scènes inutilement tragiques. Ils dramatisent alors qu'en fait, il suffirait que l'un deux monte sur une chaise pour tout expliciter. Exaspération.

(Noir)

Je me réveille dans un lit à l'odeur de parfum bon marché, les draps sont doux, fraichement lavés. La précision avec laquelle l'odeur s'impose me surprend. Je n'ai pas encore ouvert les yeux. Je ne sais pas pourquoi. Habituellement, le réveil est accompagné de cet automatisme. Je crois que je ne suis pas chez moi, ou qu'on a dormi avec moi. Je ne me souviens que de cet étrange pièce de théâtre. Il fait chaud. Les yeux toujours clos, je repousse le drap. Maintenant, c'est une odeur de démaquillant qui emplie mes narines.

(Noir)

Je balance les clés sur la table. Demain matin, je passerai encore dix minutes à les chercher au milieu de tout ce que j'entasse dans mon minuscule havre. Alain est là, endormi. Ces derniers temps il reste le soir et s'en va avant l'aube. Il me manque quand il dort. Bizarrement, même quand il s'en va ça ne me fait pas cette effet, le voir là, étendu, abandonné me rend jalouse et insignifiante. J'émerge. Je suis à le regarder depuis dix bonnes minutes, à penser des conneries.

(Noir)

Je hurle à ce qui semble être une none " Allez au Diable, vous et votre âne, je ne partirai pas aujourd'hui !". Je crois reconnaître Musset. Je m'en vais apparemment fâchée.

(Noir)

" J'en sais rien. Que veux tu que je te dise. Ouais, je t'aime ". La porte a claqué. Je m'assois, et commence à travailler, en songeant à la surprise que j'avais concocté pour le soir. Un porte-jartelle noir, brodé, trouvé par hasard et payé une fortune. Mais ces petites choses lui font plaisir, et cette manière délicate qu'il a de me les retirer m'excite. Je bourre ma pipe, j'ai l'oeil lubrique. Cependant, je sais qu'avant de passer à la jouissance, il faudra comprendre.

(Noir)
]]>
http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-2957751.htmlSat, 23 Jan 2010 21:29:00 +0100http://iougenaie.cowblog.fr/ceci-est-fictif-ou-l-histoire-sans-nom-2957751.html
http://iougenaie.cowblog.fr/ce-reflet-qui-vous-semblait-ennivrant-ou-l-art-d-avoir-la-solution-sous-le-lobe-occipital-quoi-2954539.htmlCe reflet qui vous semblait ennivrant ou l'art d'avoir la solution sous le lobe occipital. Quoi ?Egoïsme : individualisme, fait de tout rapporter à soi.

Ce sera le thème, puisque l'objet de mon angoisse ce soir.

Eugénie pleure,
Gigantesque douleur,
O impitoyable horreur !
Insupportable situation.
Serait-ce le Démon ?
Merde non,
Elle se regardait, simplement.

Il s'agit de 65e degré, et d'auto-dérision.

Ne nous construisons nous que sur nos propres choix ? J'entends par là, que nous choisissons sans doute plus ou moins consciemment de quelle manière nous allons nous comporter. Suffit il alors, que je déclare avec certitude et détermination, que je ne serais plus cette égoïste qui jadis leur faisait face ? Jadis, parce que si je le déclarais il y a quelque secondes, déjà, je ne le suis plus. Le temps est paradoxal, nous le sommes. Etais-je alors vraiment égoïste ou était-ce seulement l'expression d'une douleur plus profonde ? Fadaise, quelle douleur. L'Amour, ça ne fait jamais vraiment mal, mais ces effets lorsque cet amour est contrarié, rendent maladroit. Ils me rendent maladroite. Manque d'expérience et puérilité survivante. Même dans sa propre construction. Confondre égoïsme et individualité par exemple, c'est mauvais, très mauvais. Ah ! Ah ! Dans le désert intellectuel qui me fait face, j'ai une tendance à la putréfaction ces derniers temps. Lire me manque, créer me manque. Alors lis, et crée, et arrête tes idioties. Prend un bain, et dors aussi. Tu verras, tout de suite, les Oasis se font moins rares.

Bonne soirée, à bientôt.

]]>
http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-2954539.htmlThu, 14 Jan 2010 20:24:00 +0100http://iougenaie.cowblog.fr/ce-reflet-qui-vous-semblait-ennivrant-ou-l-art-d-avoir-la-solution-sous-le-lobe-occipital-quoi-2954539.html
http://iougenaie.cowblog.fr/doigts-de-pieds-tout-froids-crepe-au-chocolat-2953706.htmlDoigts de pieds tout froids, crêpe au chocolat.Bordel et camaïeux de gris. Je me demande ce qu'ils évoquent chez vous, ces mots. Ils décrivent assez justement l'atmosphère dans laquelle je me baigne depuis quelques heures. Je ne m'empêche pas les douceurs, écrire encore une fois ces petits mots élancés, lui faire savoir à nouveau. Ce serait euphémiquement dommage, qu'il en ait marre un jour. 

Les nuages pleurent souvent ces derniers temps, et comme le Monde jette un regard glacial sur les maux des nuages, souvent, je me retrouve seule au milieu du bordel. Oh, la friction du Monde avec les nuages ne me dérange pas, elle m'apaise au contraire.

Nous vivons les dernières aubes nuitées, vous savez, celles qui n'en sont plus vraiment. Entre le bleu caerulea, et le bleu nuit, teintées de rose parfois, et ce froid poignant qui vous donne envie de vivre les plus grandes passions, seulement l'instant d'après..! Néanmoins. Ce doit être la candeur infernale de mes jeunes années, mais j'oublie simplement qu'il y a quelque chose ensuite. Ces aubes ont la grâce de l'éternité. Viendront bientôt : les départs en robe légère, le Monde qui s'achève devant nos yeux éblouis. Incapables de voir le possiblement beau, enfermés dans cet instant de latence.

Fichtre, j'ai encore oublié.

Ps : Je parle de l'éternité, parce que je peux en dire ce que je veux : personne ne la connait.

]]>
http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-2953706.htmlTue, 12 Jan 2010 16:19:00 +0100http://iougenaie.cowblog.fr/doigts-de-pieds-tout-froids-crepe-au-chocolat-2953706.html
http://iougenaie.cowblog.fr/comme-si-j-en-etais-incapable-2947417.htmlComme si j'en étais incapable.Michel Fugain et le Big Bazar : "Attention Mesdames et Messieurs, dans un instant ça va commencer... Et, surtout, rappelez vous que vous avez eu vingt ans". Hier soir, résonnait dans la voiture pourtant silencieuse ces lambeaux d'une autre époque. Souvent, quand nous rentrons de ce fameux Noël, règne dans la voiture des accents de mort proche. Ou du moins, ces journées pathétiques me font dramatiser. De toutes façons, c'est bien connu : le dramatique fait vendre. Quoiqu'il en soit, je songeais qu'il devait être douloureux de voir la jeunesse s'estomper et la mort se dessiner dans une ride. C'est caricatural, mais j'aime assez la métaphore, alors je laisse le stéréotype qui va gentiment venir coller à ma peau virtuelle. 

Mon avenir à moi aussi est barré.

Je me demande à quelle moment les enfants perdent l'innocence et la certitude que " tout ira bien ". Parce que c'est bel et bien faux, et l'angoisse nous étreint, quand notre candeur d'enfant disparaît au profit de considérations d'adulte si concrètes que cette ancienne certitude nous paraît bien sotte.
]]>
http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-2947417.htmlSat, 26 Dec 2009 13:31:00 +0100http://iougenaie.cowblog.fr/comme-si-j-en-etais-incapable-2947417.html
http://iougenaie.cowblog.fr/mediocrite-et-derision-ils-se-sont-trouves-sur-l-autoroute-des-vacances-ils-se-sont-racontes-leurs-vies-qui-commencaient-2946350.htmlMédiocrité et dérision, ils se sont trouvés sur l'autoroute des vacances. Ils se sont racontés leurs vies qui commençaient.Je suis une inconnue pour moi-même. Toujours naturelle.  Inconsciemment nuancé le naturel, pourtant. Comme un mensonge auquel on aurait pas pensé. Il me semble que l'expérience m'aiderait. Avoir traversé ces années lentes où la réflexion semble porte de sortie, et le désespoir inévitable. L'Art me sauvera-t-il du plongeon dans l'anéantissement ?

Je me sens tout sourire à nouveau, quand l'amour avec ses longs cheveux se pointe pour me rappeler que tout n'est pas abstrait.

Je suis multiple.  Mais surtout, millénaire et innocente. Je suis bancale, par là.



http://iougenaie.cowblog.fr/images/IMG3165Copie-copie-1.jpg
Photographie réalisée par moi dans le cadre d'un travail sur l'identité.


J'écris pour me clarifier les circonstances.

]]>
http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-2946350.htmlWed, 23 Dec 2009 01:05:00 +0100http://iougenaie.cowblog.fr/mediocrite-et-derision-ils-se-sont-trouves-sur-l-autoroute-des-vacances-ils-se-sont-racontes-leurs-vies-qui-commencaient-2946350.html
http://iougenaie.cowblog.fr/elle-n-avait-pas-de-tres-beaux-cheveux-2944556.htmlElle n'avait pas de très beaux cheveux." Pourtant, quand elle se relevait, à demi-nue avec son sourire implacable et ses yeux emplis d'une espèce de joie latente, elle devenait divine. Son air ne souffrait pas ses humeurs, sa cyclothymie, il était cristallisée dans cette étrange beauté. Vous pouvez me croire, elle n'avait rien des jeunes femmes sur lesquelles les hommes se retournent habituellement. Un peu ronde, et ambigüe : une allure de gamine enrobée d'effluves de femme. Elle semblait intemporel. D'ailleurs, personne ne se retournait sur elle, je crois qu'elle devenait une figure effrayante pour qui croisait son regard."

Au détour d'une vision qui s'est voulue, un instant, poétique. Juste un instant, cependant.

http://iougenaie.cowblog.fr/images/Laphotoreussiel.pngRéalisé par Olcere d'après mon idée. 

Après une discussion, je me décide à réécrire à mots feutrés et je songe que ce paragraphe en apparence léger,  révèle une vanité sous-jacente depuis des semaines. Je m'étonne de tout, même de mes réactions qui ne sont pas le fruit du hasard mais bel et bien des émotions pensées, exprimées haut. Je vais mal d'une bizarre manière. Le symptôme ? Une grande inconstance.

Comme une petite fille, je m'interroge sur le langage. Un mot n'est pas une chambre, mais une chambre est un mot. Chiasme classique, certes. Mais, tout de même, pourquoi tel groupe de lettres est-il associé à tel objet ou concept ? Et, pourquoi plusieurs langues différentes ? Ces questions ont leurs réponses, qui me semblent évasives, mais je n'ai pas poussé les recherches très loin : il a fallu à l'homme nommer les objets, les hommes étaient divisés par clans à différents points du globe, donc en fonction de la sensibilité acoustique de chaque clan et des représentations mentales*, le langage est né. 
De là, je me demande d'où vient ce besoin profond de communiquer par le biais de la parole. Plus l'Homme parle, plus il s'éloigne de ce qu'il est naturellement. N'est ce pas d'ailleurs le paradoxe de la réflexion ? Quelle forme avait la réflexion avant l'existence du langage commun à un groupe d'Homme ? La réflexion est elle possible sans le langage ?

Initialement, ce que je voulais dire, c'est que si nous étions biologiquement programmé* pour le langage, alors la vanité de l'Homme et le pur hasard de son existence était avéré.
Et Dieu dans tout ça ? Suis-je profondément athée ou sceptique ? J'admets que j'aimerais vaguement trouver un raisonnement implacable qui viendrait corroborer son inexistence (ou l'inverse), et une idée folle qui n'aboutira sans doute pas voit le jour doucement en moi. Mais, mon opinion profonde est que concrètement Dieu (ou quoique ce soit qui s'y apparente) n'importe pas. Nous ne serions pas moins vain avec son existence.

Je m'arrête là ce soir, il paraît que je suis revenue, cependant.

* Pour des informations sur le langage et ses origines cliquez.

]]>
http://iougenaie.cowblog.fr/commentaires-2944556.htmlFri, 18 Dec 2009 19:41:00 +0100http://iougenaie.cowblog.fr/elle-n-avait-pas-de-tres-beaux-cheveux-2944556.html