Mercredi 1er juillet 2009 à 9:23

Les jours s'enchainent. L'oisiveté me prend dans ses filets. Pourtant, ils m'attendent.

Le rêve d'un curieux,

Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire : «Oh! l'homme singulier !»
- J'allais mourir. C'était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d'horreur, un mal particulier ;

Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse ;
Tout mon cœur s'arrachait au monde familier.

J'étais comme l'enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle...
Enfin la vérité froide se révéla :

J'étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M'enveloppait. - Eh quoi ! n'est-ce donc que cela ?
La toile était levée et j'attendais encore.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

     (...)
"Ma tendre amie, je n'ai pas rêvé de vous cette nuit, du moins pas dans mon souvenir, mais vous avez bercé mes songes."
(à l'intention d'Hécate)

Dimanche 10 mai 2009 à 14:14

"Ce qu'il y a avec les gens qui savent c'est que lorsqu'ils vous disent une vérité, il n'y a pas d'arrogance seulement l'aplomb de l'expérience. Vous, vous écoutez, vous essayez d'échapper à cette parole qui si elle vous atteignait vous briserait et vous répondez un vague "je ne sais pas". C'est étonnant comme ces cinglantes réflexions vous coupent de tous vos moyens. Vous êtes là, le regard vide, telle une sotte. Vous avez presque envie de pleurer : les larmes des idiots qui fuient la plombante vérité. "
Eugénie. 03/05/09
(Entretien entre Boris et Lola, Les chemins de la liberté, tome 1 de Sartre.)

J'ai envie de vous dire que je pense souvent que si dans un salle remplie de gens, tout le monde est persuadé qu'il y a au centre de la dite salle une énorme masse noir mouvante alors celle ci existera. 
 

Vendredi 1er mai 2009 à 17:16

"Je ne sais pas. Pour ne pas porter atteinte à la dignité du monde, je veux croire que ce n'est que notre époque, que ce n'est qu'une maladie, un malheur momentané."

Hermine raconte à Harry ce qu'elle sait, ce qu'elle a vu, ce que les loups de steppes vivent, elle le lui dit. Elle n'a pas expliqué la médiocrité, et la demi-mesure, elle a énoncé ce qu'ils savaient tout deux. La réalité a tort. C'est cette époque, ces gens qui font de ce monde quelque chose de moyen. Si il en a toujours été ainsi, alors l'Homme est médiocre, si c'est seulement un "malheur momentané" l'homme est paresseux. Quoiqu'il en soit l'un engendre l'autre, inévitablement.

Le Loup des steppes
- 1927 -

"Un jour, je saurais jouer la partie d'échecs. Un jour, j'apprendrais à rire. Pablo m'attendait. Mozart m'attendait."

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