Samedi 26 décembre 2009 à 13:31

Michel Fugain et le Big Bazar : "Attention Mesdames et Messieurs, dans un instant ça va commencer... Et, surtout, rappelez vous que vous avez eu vingt ans". Hier soir, résonnait dans la voiture pourtant silencieuse ces lambeaux d'une autre époque. Souvent, quand nous rentrons de ce fameux Noël, règne dans la voiture des accents de mort proche. Ou du moins, ces journées pathétiques me font dramatiser. De toutes façons, c'est bien connu : le dramatique fait vendre. Quoiqu'il en soit, je songeais qu'il devait être douloureux de voir la jeunesse s'estomper et la mort se dessiner dans une ride. C'est caricatural, mais j'aime assez la métaphore, alors je laisse le stéréotype qui va gentiment venir coller à ma peau virtuelle. 

Mon avenir à moi aussi est barré.

Je me demande à quelle moment les enfants perdent l'innocence et la certitude que " tout ira bien ". Parce que c'est bel et bien faux, et l'angoisse nous étreint, quand notre candeur d'enfant disparaît au profit de considérations d'adulte si concrètes que cette ancienne certitude nous paraît bien sotte.

Mercredi 23 décembre 2009 à 1:05

Je suis une inconnue pour moi-même. Toujours naturelle.  Inconsciemment nuancé le naturel, pourtant. Comme un mensonge auquel on aurait pas pensé. Il me semble que l'expérience m'aiderait. Avoir traversé ces années lentes où la réflexion semble porte de sortie, et le désespoir inévitable. L'Art me sauvera-t-il du plongeon dans l'anéantissement ?

Je me sens tout sourire à nouveau, quand l'amour avec ses longs cheveux se pointe pour me rappeler que tout n'est pas abstrait.

Je suis multiple.  Mais surtout, millénaire et innocente. Je suis bancale, par là.



http://iougenaie.cowblog.fr/images/IMG3165Copie-copie-1.jpg
Photographie réalisée par moi dans le cadre d'un travail sur l'identité.


J'écris pour me clarifier les circonstances.

Vendredi 18 décembre 2009 à 19:41

" Pourtant, quand elle se relevait, à demi-nue avec son sourire implacable et ses yeux emplis d'une espèce de joie latente, elle devenait divine. Son air ne souffrait pas ses humeurs, sa cyclothymie, il était cristallisée dans cette étrange beauté. Vous pouvez me croire, elle n'avait rien des jeunes femmes sur lesquelles les hommes se retournent habituellement. Un peu ronde, et ambigüe : une allure de gamine enrobée d'effluves de femme. Elle semblait intemporel. D'ailleurs, personne ne se retournait sur elle, je crois qu'elle devenait une figure effrayante pour qui croisait son regard."

Au détour d'une vision qui s'est voulue, un instant, poétique. Juste un instant, cependant.

http://iougenaie.cowblog.fr/images/Laphotoreussiel.pngRéalisé par Olcere d'après mon idée. 

Après une discussion, je me décide à réécrire à mots feutrés et je songe que ce paragraphe en apparence léger,  révèle une vanité sous-jacente depuis des semaines. Je m'étonne de tout, même de mes réactions qui ne sont pas le fruit du hasard mais bel et bien des émotions pensées, exprimées haut. Je vais mal d'une bizarre manière. Le symptôme ? Une grande inconstance.

Comme une petite fille, je m'interroge sur le langage. Un mot n'est pas une chambre, mais une chambre est un mot. Chiasme classique, certes. Mais, tout de même, pourquoi tel groupe de lettres est-il associé à tel objet ou concept ? Et, pourquoi plusieurs langues différentes ? Ces questions ont leurs réponses, qui me semblent évasives, mais je n'ai pas poussé les recherches très loin : il a fallu à l'homme nommer les objets, les hommes étaient divisés par clans à différents points du globe, donc en fonction de la sensibilité acoustique de chaque clan et des représentations mentales*, le langage est né. 
De là, je me demande d'où vient ce besoin profond de communiquer par le biais de la parole. Plus l'Homme parle, plus il s'éloigne de ce qu'il est naturellement. N'est ce pas d'ailleurs le paradoxe de la réflexion ? Quelle forme avait la réflexion avant l'existence du langage commun à un groupe d'Homme ? La réflexion est elle possible sans le langage ?

Initialement, ce que je voulais dire, c'est que si nous étions biologiquement programmé* pour le langage, alors la vanité de l'Homme et le pur hasard de son existence était avéré.
Et Dieu dans tout ça ? Suis-je profondément athée ou sceptique ? J'admets que j'aimerais vaguement trouver un raisonnement implacable qui viendrait corroborer son inexistence (ou l'inverse), et une idée folle qui n'aboutira sans doute pas voit le jour doucement en moi. Mais, mon opinion profonde est que concrètement Dieu (ou quoique ce soit qui s'y apparente) n'importe pas. Nous ne serions pas moins vain avec son existence.

Je m'arrête là ce soir, il paraît que je suis revenue, cependant.

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