Je n'ai jamais cru à ma faiblesse.

J'avoue que je ne sais plus vraiment que vous raconter. Vous êtes peu à me lire, et je ne retire rien de l'écriture. Si demain je me prenais en main, peut-être me soulagerais-je pour un temps. J'ignore et me fous. Il y a peut-être quelque chose. Ce retour à l'enfance alors que j'aimerais m'échapper. Je ne suis plus une petite fille mais ils sont si nombreux à parler de moi comme telle. Inconsciemment. Qu'importe en vérité. Qu'importe sauf parfois. Ils me dégoûtent, me sont insupportables par moment, tous. Qui sait ? Ca n'est peut-être qu'un passage. Peut-être qu'à force de dénigrer les cases, je suis tombée dedans ?

Il paraît aussi, que je réfléchis à l'envers. Drôle d'idée, plaisante idée, au fond. Je ne suis pas vraiment à l'aise avec moi même en ce moment. C'est une sensation étrange. Elle m'avait quittée depuis bien longtemps. Je me dérange, je ne me conviens pas. Comme engoncée. M'occuper me rend toujours plus légère. Alors j'attends et je vis pour attendre.

Puis là, j'ai littéralement envie de raconter n'importe quoi. Par exemple, hier soir j'ai vu un pommier embrasser mon chat. Et, les crevettes applaudissaient. Bonsoir, mon chapeau est déjà tombé.

http://iougenaie.cowblog.fr/images/Jemesuisfaitroulerparlamer.jpg

Quoi ?

Par monochrome.dream le Mardi 18 août 2009 à 1:50

Réfléchir à l'envers, qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire... Dans cet article, tout s'emmêle : les questions cachées, les constats, les éclats d'absurde et les observations. C'est peut-être un bout de toi presque complet, que tu as écrit ce soir sans le savoir. Où qu'on regarde en soi, on se trouve toujours désespérément emmêlé. Inextricablement paradoxal et concordant à la fois. Ca donne, effectivement, envie de raconter "n'importe quoi". Tout, plutôt que ce vertige sans fond...

Par Hékate le Mardi 18 août 2009 à 16:35

Le commentaire est bien dit!...On ne voit pas tout de soi-même tout seul.Il faut fouiller dans l'inextricable jungle de notre esprit et il manque une lampe...ou alors sa mèche s'est noyée,tombée à l'eau comme dans les "Chants de Maldoror"...Hécate

Par iougenaie le Mardi 18 août 2009 à 17:14

Oui, mais le problème dans le fait de ne pas voir tout de soi même seule, c'est que je fais entrer la subjectivité de l'autre en moi et donc je peux toujours douter de l'exactitude de ce que je suis si je n'ai découvert seule. Mais, je me demande souvent si nous sommes vraiment quelque chose. Je veux dire que peut-être qu'on peut se modeler à sa guise mais qu'on ne s'en rend pas compte. Nos goût dépendent de nous, ils ne nous définissent pas, et au fond c'est la même chose pour tout. Si nous pouvons nous modeler, alors chercher est inutile.

Au fait, Hécate, qu'avez vous pensé de la photo ?

Votre Eugénie.

Par Hékate le Mardi 18 août 2009 à 17:24

Ce que j'ai pensé de la photo?J'ai eu du mal à vous reconnaître...l'art de la métamorphose et la photo comme mode de révélation de la possiblité des pesrpectives sur les apparences.On joue sur une apprence,mais la vérité demeure cachée...N'avons-nous jamais besoin d'un miroir pour apercevoir ce qu'on voit de nous?...
L'autre ne doit pas imposer "sa" vision,mais devrait s'employer seulement à mettre au jour la zone d'obscur.
Nos goûts,nos attirances comme nos répulsions nous en disent plus long que vous ne pensez.
Se modeler à sa guise? ce serait bien trop facile!La vie est plus complexe que cela.
Amicalement H.

Par iougenaie le Mardi 18 août 2009 à 19:06

Étonnant, cette photo est celle dont je suis la plus proche aujourd'hui. J'entends par là, qu'elle me ressemble bien plus que toutes celles que vous avez vu.
Même si l'autre met en lumière un aspect, c'est subjectif. Un autre aura une vision différente et ainsi de suite.

Je reste quand même perplexe quant à ce que nous sommes, je trouve ça plus facile de se dire qu'on est quelque chose de défini que de se dire qu'on peut se modeler à notre guise. Parce qu'admettre ça, c'est admettre que l'individualité n'existe pas vraiment.

Bien à vous, Eugénie.

Par Hékate le Mardi 18 août 2009 à 20:21

Je disais que je ne vous reconnaissais pas ,par la comparaison avec les photos précèdentes; mais,si je n'écoute que mon ressenti intime,oui,celle-ci est plus proche de ce que je tire de nos échanges...Nous mûrissons d'un coup dans nos apparences comme un bourgeon sur une branche...quelques heures plus tard ,il a changé.Certaines heures nous font évoluer plus qu'une année entière.En 24 h ,il arrive que nos convictions s'éclairent sous un angle...L'intensité d'une émotion agit sur notre être et modifie un regard ,une attitude. Oui,nous venons au monde avec des acquis,pour certains de nous,qui ne sont pas explicables rationnellemnt encore.Mais la physique quantique ne remet-elle pas tout en cause depuis sa découverte?...Nous sommes pareil à ces arbres,qui sans changer de place,attachés au sol par des racines puissantes s'élèvent sans cesse en majestueuosité,d'autres tordus par des bourrasque sont comme des membres torturés,chacuns d'eux n'ont-ils par leur farouche beauté et une force où s'expriment les luttes qu'ils leur a fallu subir pour demeurer face à ces tourmentes eux-même inscrit dans leur assignation de vie.
Bien amicalement vers vous mes pensées...Votre H.

Par iougenaie le Mardi 18 août 2009 à 20:43

Pourtant mon image est malléable. J'aime cette photo, parce que j'y suis douce, et pourtant les lèvres serrées signe d'une certaine frustration. Je parais épanouie, et j'ai un air d'intemporelle. Peut-être que c'est de cette manière que je me vois en ce moment. Ce que vous dîtes à propos de l'apparence est probablement vrai. Et, j'en suis sans doute un exemple. Mais, je sais que j'ai tendance à toujours me regarder dans les miroirs, et je ne crois plus depuis longtemps à la théorie du narcissisme et de l'égocentrisme. Je cherche simplement la certitude que je dégage. Mes traits sont définis, déterminés, étranges peut-être. Je cherche dans mon image, mon âme. Pourtant nous savons que c'est peine perdu, l'âme est multiple elle ne saurait se refléter par un seul corps.

Mes pensées rejoignent les vôtres...
Votre Eugénie.

Par Hékate le Mardi 18 août 2009 à 20:55

C'est Séféris qui à écrit un poème où il dit qu'une âme ne peut se voir que dans une autre âme.Il faudrait que je retrouve le texte .J'ai trouvé cela si vrai!!!

Par maud96 le Mardi 18 août 2009 à 23:15

.. et je parie que ton chat est tombé dans les pommes, suite à cette rencontre avec le pommier.
Si tu réfléchis à l'envers, c'est donc que tu pratiques le raisonnement récursif, qui va des conséquences pour remonter aux causes ? ... mais au fait, je ne sais plus trop, en réfléchissant à ce que tu dis, ce qu'est réfléchir "à l'endroit"... Une maille à l'endroit, une maille à l'envers, comme pour tricoter : ceux qui réfléchissent à sens unique sont des êtres dangereux et sectaires !

Par iougenaie le Mercredi 19 août 2009 à 13:04

Et, puis, je ne sais plus qui disait que lorsqu'on aime une personne, la plupart du temps c'est plutôt l'image que la personne a le pouvoir de nous renvoyer que nous aimons. Ce doit être pour ça que si peu de couple tiennent avec le temps.

Se voir dans une autre âme... Qu'est ce que ça veut dire en pratique ? J'ignore.

Votre Eugénie.

Par Hékate le Mercredi 19 août 2009 à 13:35

Oui,c'est l'une des raisons qui fait les couples ne durent pas.L'illusion muteuelle,et aussi le manque de patience ou de tolérance envers l'autre,réciproquement.
Se regarder dans une autre âme,c'est dépasser les apparences,ne voir que lintériorité de l'autre qui est alors comme un miroir de l'intime qui accepte dans la "nudité" symbolique de recevoir cet autre que nous sommes et que nous ne pouvons pas dévoiler facilement.Je ne sais si je parviens à expliquer un peu.H

Par iougenaie le Mercredi 19 août 2009 à 13:38

Si vous êtes claire. Je crois qu'il faut une grande confiance en l'autre pour s'ouvrir de cette manière. Se défaire, et devenir tout.

Eugénie.

Par Hékate le Mercredi 19 août 2009 à 14:18

Se défair?...Se trouver et être tout entier en accord car accepté même dans sa différence...H

Par iougenaie le Mercredi 19 août 2009 à 15:37

Se défaire c'est juste abattre la façade. Être seulement ce que l'on sent, et plus ce que l'on préfère que les autres voient.

Par Hékate le Mercredi 19 août 2009 à 15:51

Oui. C'est s'affirmer.Cela implique de s'exposer à voir des relations superficielles s'écrouler.Et aussi il convient d'être prudent avec ceux qui vont vouloir feindre d'être en apparence en "accord" avec ce côté là.Il faut penser à toute la sratégie d'autrui et donc être plus en alerte que jamais.Mais ça vaut le coup!!!H.

Par Aliquis le Jeudi 27 août 2009 à 20:37

Ahaha. Ta petite chute me rappelle ce cher Umberto Eco et son "comment voyager avec un saumon." ^^

C'est bizarre, mais je me reconnais dans tes articles. je me disais la même chose il y a quelques années, et on disait la même chose de moi. Le grand problème, c'est qu'on finit par vivre dans cette case créee sur mesure, et qu'on ne parvient à en réchapper qu'en entrant dans une autre qui ne nous convient pas. Si j'avais sû, j'aurais vogué au fil des cases...!

En tout cas, ce dont je suis sûre, c'est qu'en attendant la vie tu risques de ne pas prendre le bon quai... (remarque, ce ne serait pas plus mal d'un point de vue purement... curieux dirai-je.)

Décidément, je ne parviens pas à être clair. Et tu dois te demander qui je suis. :)

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