Jeudi 14 janvier 2010 à 20:24

Egoïsme : individualisme, fait de tout rapporter à soi.

Ce sera le thème, puisque l'objet de mon angoisse ce soir.

Eugénie pleure,
Gigantesque douleur,
O impitoyable horreur !
Insupportable situation.
Serait-ce le Démon ?
Merde non,
Elle se regardait, simplement.

Il s'agit de 65e degré, et d'auto-dérision.

Ne nous construisons nous que sur nos propres choix ? J'entends par là, que nous choisissons sans doute plus ou moins consciemment de quelle manière nous allons nous comporter. Suffit il alors, que je déclare avec certitude et détermination, que je ne serais plus cette égoïste qui jadis leur faisait face ? Jadis, parce que si je le déclarais il y a quelque secondes, déjà, je ne le suis plus. Le temps est paradoxal, nous le sommes. Etais-je alors vraiment égoïste ou était-ce seulement l'expression d'une douleur plus profonde ? Fadaise, quelle douleur. L'Amour, ça ne fait jamais vraiment mal, mais ces effets lorsque cet amour est contrarié, rendent maladroit. Ils me rendent maladroite. Manque d'expérience et puérilité survivante. Même dans sa propre construction. Confondre égoïsme et individualité par exemple, c'est mauvais, très mauvais. Ah ! Ah ! Dans le désert intellectuel qui me fait face, j'ai une tendance à la putréfaction ces derniers temps. Lire me manque, créer me manque. Alors lis, et crée, et arrête tes idioties. Prend un bain, et dors aussi. Tu verras, tout de suite, les Oasis se font moins rares.

Bonne soirée, à bientôt.

Mardi 12 janvier 2010 à 16:19

Bordel et camaïeux de gris. Je me demande ce qu'ils évoquent chez vous, ces mots. Ils décrivent assez justement l'atmosphère dans laquelle je me baigne depuis quelques heures. Je ne m'empêche pas les douceurs, écrire encore une fois ces petits mots élancés, lui faire savoir à nouveau. Ce serait euphémiquement dommage, qu'il en ait marre un jour. 

Les nuages pleurent souvent ces derniers temps, et comme le Monde jette un regard glacial sur les maux des nuages, souvent, je me retrouve seule au milieu du bordel. Oh, la friction du Monde avec les nuages ne me dérange pas, elle m'apaise au contraire.

Nous vivons les dernières aubes nuitées, vous savez, celles qui n'en sont plus vraiment. Entre le bleu caerulea, et le bleu nuit, teintées de rose parfois, et ce froid poignant qui vous donne envie de vivre les plus grandes passions, seulement l'instant d'après..! Néanmoins. Ce doit être la candeur infernale de mes jeunes années, mais j'oublie simplement qu'il y a quelque chose ensuite. Ces aubes ont la grâce de l'éternité. Viendront bientôt : les départs en robe légère, le Monde qui s'achève devant nos yeux éblouis. Incapables de voir le possiblement beau, enfermés dans cet instant de latence.

Fichtre, j'ai encore oublié.

Ps : Je parle de l'éternité, parce que je peux en dire ce que je veux : personne ne la connait.

Samedi 26 décembre 2009 à 13:31

Michel Fugain et le Big Bazar : "Attention Mesdames et Messieurs, dans un instant ça va commencer... Et, surtout, rappelez vous que vous avez eu vingt ans". Hier soir, résonnait dans la voiture pourtant silencieuse ces lambeaux d'une autre époque. Souvent, quand nous rentrons de ce fameux Noël, règne dans la voiture des accents de mort proche. Ou du moins, ces journées pathétiques me font dramatiser. De toutes façons, c'est bien connu : le dramatique fait vendre. Quoiqu'il en soit, je songeais qu'il devait être douloureux de voir la jeunesse s'estomper et la mort se dessiner dans une ride. C'est caricatural, mais j'aime assez la métaphore, alors je laisse le stéréotype qui va gentiment venir coller à ma peau virtuelle. 

Mon avenir à moi aussi est barré.

Je me demande à quelle moment les enfants perdent l'innocence et la certitude que " tout ira bien ". Parce que c'est bel et bien faux, et l'angoisse nous étreint, quand notre candeur d'enfant disparaît au profit de considérations d'adulte si concrètes que cette ancienne certitude nous paraît bien sotte.

Mercredi 23 décembre 2009 à 1:05

Je suis une inconnue pour moi-même. Toujours naturelle.  Inconsciemment nuancé le naturel, pourtant. Comme un mensonge auquel on aurait pas pensé. Il me semble que l'expérience m'aiderait. Avoir traversé ces années lentes où la réflexion semble porte de sortie, et le désespoir inévitable. L'Art me sauvera-t-il du plongeon dans l'anéantissement ?

Je me sens tout sourire à nouveau, quand l'amour avec ses longs cheveux se pointe pour me rappeler que tout n'est pas abstrait.

Je suis multiple.  Mais surtout, millénaire et innocente. Je suis bancale, par là.



http://iougenaie.cowblog.fr/images/IMG3165Copie-copie-1.jpg
Photographie réalisée par moi dans le cadre d'un travail sur l'identité.


J'écris pour me clarifier les circonstances.

Vendredi 18 décembre 2009 à 19:41

" Pourtant, quand elle se relevait, à demi-nue avec son sourire implacable et ses yeux emplis d'une espèce de joie latente, elle devenait divine. Son air ne souffrait pas ses humeurs, sa cyclothymie, il était cristallisée dans cette étrange beauté. Vous pouvez me croire, elle n'avait rien des jeunes femmes sur lesquelles les hommes se retournent habituellement. Un peu ronde, et ambigüe : une allure de gamine enrobée d'effluves de femme. Elle semblait intemporel. D'ailleurs, personne ne se retournait sur elle, je crois qu'elle devenait une figure effrayante pour qui croisait son regard."

Au détour d'une vision qui s'est voulue, un instant, poétique. Juste un instant, cependant.

http://iougenaie.cowblog.fr/images/Laphotoreussiel.pngRéalisé par Olcere d'après mon idée. 

Après une discussion, je me décide à réécrire à mots feutrés et je songe que ce paragraphe en apparence léger,  révèle une vanité sous-jacente depuis des semaines. Je m'étonne de tout, même de mes réactions qui ne sont pas le fruit du hasard mais bel et bien des émotions pensées, exprimées haut. Je vais mal d'une bizarre manière. Le symptôme ? Une grande inconstance.

Comme une petite fille, je m'interroge sur le langage. Un mot n'est pas une chambre, mais une chambre est un mot. Chiasme classique, certes. Mais, tout de même, pourquoi tel groupe de lettres est-il associé à tel objet ou concept ? Et, pourquoi plusieurs langues différentes ? Ces questions ont leurs réponses, qui me semblent évasives, mais je n'ai pas poussé les recherches très loin : il a fallu à l'homme nommer les objets, les hommes étaient divisés par clans à différents points du globe, donc en fonction de la sensibilité acoustique de chaque clan et des représentations mentales*, le langage est né. 
De là, je me demande d'où vient ce besoin profond de communiquer par le biais de la parole. Plus l'Homme parle, plus il s'éloigne de ce qu'il est naturellement. N'est ce pas d'ailleurs le paradoxe de la réflexion ? Quelle forme avait la réflexion avant l'existence du langage commun à un groupe d'Homme ? La réflexion est elle possible sans le langage ?

Initialement, ce que je voulais dire, c'est que si nous étions biologiquement programmé* pour le langage, alors la vanité de l'Homme et le pur hasard de son existence était avéré.
Et Dieu dans tout ça ? Suis-je profondément athée ou sceptique ? J'admets que j'aimerais vaguement trouver un raisonnement implacable qui viendrait corroborer son inexistence (ou l'inverse), et une idée folle qui n'aboutira sans doute pas voit le jour doucement en moi. Mais, mon opinion profonde est que concrètement Dieu (ou quoique ce soit qui s'y apparente) n'importe pas. Nous ne serions pas moins vain avec son existence.

Je m'arrête là ce soir, il paraît que je suis revenue, cependant.

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