Vendredi 19 juin 2009 à 11:31

Je veux désirer, je désire vouloir. La soirée a été longue, ou la nuit a été courte. Ce matin, je me suis réveillée tôt, 7h10. Hier, j'ai un peu bu, un peu fumé avec indifférence j'ai ri et dansé aussi. On dirait que je fais tout par dépit. Rien ne me fait véritablement envie, j'y vais, je fais pour me distraire. Ils sont tous hypocrites, et au fond, je suis la pire. Possible que ce soit de la lâcheté, dans ce cas, je ne me démarque pas des autres. Peu importe en fait. Je le fais parce que je veux me faciliter les choses, leur dire qu'ils sont gerbants avec leur bien-pensance, puis me rendre compte de leurs regards vides, de leur incompréhension. J'en parle, mais ça ne compte pas non plus vraiment, je me suis résignée. Obtenir ce que je veux, c'est tout ce qui m'importe. Mais que veux-je ?

J'ai remarqué aussi, que souvent avec les gens, les rares gens de valeurs, je m'excusais souvent et de tout. De mon imperfection, finalement. Je vous prierais de ne pas me parler de ce lieu bien trop commun qui dirait que demoiselle perfection n'existe pas. Je suis trop sentimentale, toujours trop. Pourtant, je sens qu'il me quitte peu à peu, il s'en va avec les illusions, la niaiserie aussi sans doute. J'attends le jour où je souffrirai. Parce que je n'en sortirai pas indemne, d'ailleurs j'aimerais ne pas en sortir, juste y entrer.

Je songe qu'il est impossible de ne pas faire un article empreint de sensiblerie quand on écoute Aznavour : "Je croyais que tout meurt avec le temps qui passe. Mais non, je n'ai rien oublié, rien oublié. Je ne sais trop que dire, ni par où commencer, les souvenirs foisonnent, envahissent ma tête." Que de sottises. Il me ramène à mes déchirements qui n'en sont plus. Mes petites souffrances qui n'en n'ont jamais été. Toutes ces conneries dont on s'embarrasse pour se remplir. Il est vrai que je suis vide maintenant, parce que le superflu s'en va peu à peu. Encore quelques jours, et je pourrai véritablement faire ce que je veux. Mardi soir, tout sera terminé. Je ne vivrai plus qu'à l'intérieur.

Je hais ce genre de journées apathiques. Heureusement que Desproges a fait des spectacles, et que les gens ont eu la présence d'esprit d'aimer ce qu'il faisait, sinon ces journées seraient toutes perdues. Je me souviens du temps des solitudes hivernales, les froids dimanches passés à regarder des films en buvant du thé. Personne ne comptait pour moi, ça n'était véritablement qu'une illusion. Aujourd'hui me revoilà à vouloir retrouver l'innocente neutralité, la pureté.

Ce qui me fait penser à une discussion que j'ai eu. Nous parlions de la réflexion, et d'atteindre un niveau de conscience supérieur, une intélligence supérieure. J'exposais l'idée suivante : pour atteindre cette forme de supériorité, il faudrait d'une manière où d'une autre se purger pour devenir une feuille vierge qu'on ne pourrait corrompre. L'expérience est nécessaire, mais elle inclut autrui et autrui engendre la médiocrité - ce qui m'étonne -. La paradoxe se situe dans le fait qu'en ne sachant rien nous ne pouvons nous élever, mais qu'en ayant vécu nous sommes suceptibles - et c'est le plus souvent le cas - de nous enfoncer dans ce que nous fuyons.

Ne trouvez-vous pas que mon raisonnement reste très basique ? J'ai presque - parce qu'en vérité je me fiche de votre avis - honte de ce genre d'article qui me laisse profondément insatisfaite. Sur ce, bonne journée.

Par Hazel le Samedi 20 juin 2009 à 12:42
Je ne passe que l'écrit de français, mais juste comme ça, perce que de toute façon il ne comptera pas. Et l'oral non, car je pars en vacances avant de toute manière.

Voilà =)
Par Alesion le Dimanche 21 juin 2009 à 2:04
Et là, je lis ce que tu écris, et je me dis "Joseph, va te cacher dans ton igloo". Fichtre. Ce que tu écris bien, même si je ne suis pas totalement d'accord avec ton avant dernier paragraphe ;)...
Par ailleurs, je me retrouve dans le même cas que toi en ce qui est de vivre avec autrui... et aussi, je m'excuse beaucoup trop ^^. Est-ce un mal commun à ceux qui se laissent vivre par lassitude? Va savoir.

En tout cas, bonne nuit :)
Par monochrome.dream le Mardi 23 juin 2009 à 19:36
Voilà, c'est aujourd'hui mardi soir. "Tout est terminé" selon ton article. C'est dur comme phrase, mais ça répond peut-être à ta question du premier paragraphe. Que veux-tu ? Toi tu dis que tu veux vouloir, et que ton vouloir vise une certaine forme de pureté. Ce que tu veux, c'est un état, un état où l'on ne s'ennuie pas, où l'on désire des choses parce que rien n'a commencé, parce qu'on est vierge de tout, qu'on n'est que soi, brut de brut. C'est pour ça que je trouve dur ton "tout est terminé". Parce que c'est comme un leurre. Quoi qu'on y fasse, ça ne voudra jamais dire que rien n'a commencé. Et ça relègue irrémédiablement la "pureté" dans le passé.
Par iougenaie le Mardi 23 juin 2009 à 22:24
Mon "tout est terminé" concernait les faux semblants liés à l'année scolaire. Pour le reste, ma pureté, elle a disparu depuis longtemps. La fille de celle ci c'est ma curiosité de tout. Mais, rien n'égale jamais la pureté des trois premières années. La pureté c'est l'épouse du passé (mais je ne crois pas que le passé soit le père de la curiosité à chaque fois). Et, puis, quand j'y regarde à deux fois, tout sera terminé seulement le 4 juillet, et encore, si c'était véritablement terminé ça ne reprendrait jamais par définition alors. Je voudrais retrouver ma réflexion vierge des influences.
Par Hékate le Samedi 27 juin 2009 à 14:15
je reviens ici,et je suis pas certaine qu'on m'accepte! Je trouve le propos intéressant,et pas si évident.On est toujours"vierge"d'une première fois,la nouvelle,avec des écorchures,certes...Mais la vie n'est pas tendre!
Vous écrivez bien.Et ...je ne dis rien d'autre maintenant.Hécate
Par iougenaie le Samedi 27 juin 2009 à 15:10
Oh, bien sûr que je vous accepte. Vous m'intéressez savez vous ? Votre commentaire est intriguant. Dîtes m'en plus, si le coeur vous en dit !

La vie n'est pas tendre, mais je ne trouve pas qu'elle soit exigeante, jamais assez en tous cas. Je crois que je la préfèrerais moins dilettante.
Par 11-6.1 le Dimanche 28 juin 2009 à 20:27
Encore quelques jours, et je pourrai véritablement faire ce que je veux. "

et quand cette phrase devient réelle, ce n'est plus que la détresse et la souffrance qui devient libre. finalement il faudrait pouvoir vivre avant de vivre le présent, pour éviter de toujours regretter le futur qu'on aura pas le temps de réaliser. Il faudrait pouvoir vivre. Dis, on essaye cette fois ci ?
Par iougenaie le Dimanche 28 juin 2009 à 20:40
Je ne ressens aucune souffrance, ni ne me trouve dans la détresse. Il est vrai qu'elles sont libres d'aller et venir quand bon leur semble, mais tout le temps, pas seulement maintenant. Je ne regrette jamais rien. Et, vivre ne m'intéresse pas vraiment puisque je suis très douée pour ça. Tu ne comprendras sans doute pas que je veux dire par là. Il faudrait voir. Mais, ça n'est pas ça que je recherche, pas pour ça que je veux être libre. Je cherche autre chose. Vivre c'était avant, histoire de se donner de la contenance. Une connerie à mon sens.
Par Hékate le Dimanche 28 juin 2009 à 20:41
....merci de cette acceptation,que je sais maintenant être bien réelle,vos messages en témoignent,et comment douter d'un tel élan!
L'exigence envers soi-même est une preuve de caractère déjà affirmé, et, oui cela me plaît chez vous.
Dilettante?...accordons-nous le même sens à ce mot?...
Je reviens très bientôt.Je pense à vous...et cela est vrai.
L'amitié d'Hécate vers vous!
Par iougenaie le Dimanche 28 juin 2009 à 20:51
Oh, ne doutez pas ! Je ne mens jamais aux personnes que j'estime être de valeur, que ce soit sur la toile ou dans ma réalité !
Cette exigence est nouvelle tant ici elle devient (ou tend à le devenir) un art de considérer autrement.

Le définition académique de dilettante est celle ci : "Personne qui pratique une activité, un art, pour le plaisir". Et bien, la vie pratique l'existence pour la plaisir, sans s'en soucier le moins du monde. Comme toute activité considérée comme une loisir, la vie ne demande pas à l'existence d'être une grande chose et d'avoir une fin ultime et universelle. Je crois que l'homme pourrait faire plier la vie, mais il est fainéant et insouciant alors, la vie se laisse aller et va vers la disparation du sens spirituel du terme. Je crois, toutes mes affirmations vont avec un "je crois" parce que je ne suis jamais certaine !

Avec l'impatience de votre retour, bien à vous (qui occupez aussi nombre mes pensées). Votre Eugénie.
Par Hékate le Dimanche 28 juin 2009 à 22:10
chère Eugénie,voilà qui m'évite de rechercher la définition académique de ce mot!
j'aime votre enchaînement sur la vie et le plaisir, quand à faire plier la vie je m'y efforce, la mienne est assez coriace et rebelle,mais j'ai la passion acharnée d'une Emily Brontë,alors c'est un combat .
Votre rencontre est un baume,et j'ose ne pas déchoir dans votre estime et paraître assez spituelle pour vous retenir,et là j'use des deux sens du mot!
votre Hécate
Par iougenaie le Dimanche 28 juin 2009 à 22:27
Oh, Hécate ! Evidement que vous me retenez, vous avez même toute mon attention. On ne rencontre pas si souvent des personnes intéressantes.
J'aimerais que vous me racontiez votre vie, j'aime les histoires surtout avec votre manière de vous exprimer que je trouve délicieuse. J'adorerais que vous me racontiez ! (Si vous en avez envie, bien sûr).
Bien à vous mystérieuse Hécate,
Votre Eugénie.
Par hékate le Dimanche 28 juin 2009 à 23:29
Pour ce soir ce sera seulement un bonsoir,je vous ai répondu sur le fil d'archal,et je vous dit combien votre attention à ces poésies me touche...Vous venez de me prouver qu'à un moment on atteint ce qui est un rêve un peu fou :faire que la voix puisse transmettre le message des mots, des mot qui sont plus que des mots,l'émotion qui a fait qu'ils furent écrits et qu'un sentiment fort les imprégnaient...Que cela ne puisse périr,car l'émotion est de toute les époques,hier et aujourd'hui aussi!
votre Hécate vous embrasse...
Par iougenaie le Dimanche 28 juin 2009 à 23:44
Je vous ai moi aussi répondu sur le fil d'archal. Et, je reçois sans doute à l'instant votre réponse, que je m'empresse d'aller lire.

Je vous réponds ici. Le vent, correspond bien à tout cela. C'est du vent, mais un vent magnifique, profond, étrange aussi. Une rencontre de deux âmes perdues dans les méandres d'un internet symbole du déclin humain, et pourtant... Alors, oui, ces poèmes, votre voix, et le vent seront symbole de notre rencontre. Bonne nuit mon Hécate.
 

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