Mercredi 22 avril 2009 à 19:27

Je n'ai jamais aimé les choses trop faciles, sans doute parce que j'ai toujours tout eu sans effort. Je me souviens quand avoir une bonne note comptait, et un grand sourire se plante sur mon visage pâle. Ce que j'ai pu être conne, puérile, insensée. Rien n'a d'importance, et c'était toute ma vie. J'éclate de rire, la larme à l'oeil. Quelle vie cher lecteur ! Quelle vie ! Plus vous en savez, plus vous prenez conscience que vous ne savez rien. Je n'arrivais à rien quand ça comptait, maintenant que la priorité est ailleurs, je suis brillante. Quelle bêtise. Mon salut serait il dans l'abandon ? L'exemple est simplet je vous l'accorde, mais vraiment parlant sur ma faculté à combler avec tout et n'importe quoi.

Le Loup des steppes - Hermann Hesse - p.59-60

"Je regardais cette homme aimable avec sa bonne figure de savant, je trouvais la scène, au fond, un peu ridicule, mais je jouissais comme un chien affamé de cette bribe de chaleur, de cette gorgé d'affection, de cette bouchée d'estime. Le Loup des steppes, Harry, ricanait, attendri ; la bave inondait sa gueule sèche ; la sentimentalité le faisait ployer malgré lui. Moi, je continuais à m'embrouiller avec zèle dans tout mes mensonges (...). Et lorsqu'il m'invita sincèrement à passer la soirée cette soirée chez lui, j'acceptai avec reconnaissance, je le priai de transmettre mes hommages à sa femme, et toutes ces paroles et tous ces sourires me faisaient mal aux gencives, déshabituées de ce genre d'efforts. Tandis que moi, Harry Haller, me trouvais là, dans la rue, amadoué et flatté, poli et courtois, souriant à la bonne figure myope de cet homme aimable, l'autre Harry se tenait à son ombre et ricanait lui aussi. Il se dressait sarcastique et se disait que j'étais un drôle de type, hypocrite et loufoque, qui, il y avait à peine deux minutes, montrait furieusement les dents à toute cette terre maudite et qui, maintenant au premier mot inoffensif d'un bon bourgeois respectable, volait au devant de lui, attendri, zélé, touché, et se vautrait comme un porc dans la joie d'avoir trouvé un petit bout d'estime, de gentillesse et de bienveillance."

***

Ah, si le ridicule tuait...

Par Diary-Adventures le Jeudi 23 avril 2009 à 22:05
Si le ridicule tuait il ne resterait plus grand monde sur cette terre, en tout cas moi je ne serais déjà plus ici depuis longtemps. D'une manière générale je suis assez d'accord avec le " tout ce que je sais c'est que je ne sais rien ". Enfin il y a quelques temps encore j'aurais pu dire que j'étais d'accord mais je pense que dans certains domaines, comme le comportement humain par exemple, il y a toujours des similitudes malgré toutes les différences
Par ton excluse le Dimanche 26 avril 2009 à 16:41
sauf que la mort de desproges est gigantesque perte pour l'humanité.
Si je devais avoir une idole c'est bien lui :)
Par Hazel le Dimanche 10 mai 2009 à 22:48
Bonsoir,

Avec des amis, nous avons créé un blog qui a pour concept de promouvoir des jeunes adeptes de l’écriture. Nous publions les œuvres en tout genre des internautes : poésies (toutes formes), nouvelles, pièces de théâtre… Nous faisons aussi des critiques de livres, et nous prenons parfois des «interviews » de nos participants. Si tu es intéressé par la participation, ou seulement par les bouquins, viens jeter un coup d’œil.

En espérant t’y voir bientôt, http://le-hangar.cowblog.fr/
Par Hazel le Mardi 12 mai 2009 à 21:40
Tu aimes bien Hermann Hesse, j'ai hésité a en acheté tout à l'heure...
Par Hazel le Mardi 12 mai 2009 à 22:07
Tu aimes bien Hermann Hesse, j'ai hésité a en acheté tout à l'heure...
Par Hazel le Mercredi 13 mai 2009 à 20:52
Eh bien , je n'en ai jamais lu, j'avais d'autres bouquins à acheter, mais j'y penserai la prochaine fois !

Qui aimes tu d'autre comme auteurs ? conseille moi un peu !
Par Hazel le Lundi 18 mai 2009 à 21:40
Loup de steppes acheté !
Par Hékate le Jeudi 2 juillet 2009 à 10:45
Ce livre est l'oeuvre majeure d'H.Hess,et j'ai tardé à la lire assez longtemps!...( effrayée par sa réputation d'avoir été le roman d'un maître à penser de toute une génération.) Je vois que nous avons des points de lecture proches.
Chère Eugénie ,la Magicienne vous a fait une "surprise" sur son fil d'archal...Vous verrez cela à votre retour.
Votre Hécate
Par iougenaie le Vendredi 3 juillet 2009 à 22:07
Il me semble parfois que je ressemble à Hesse, je crois que ça m'a frappé dans ce livre. Mais vous dîtes qu'il est le roman d'une génération, alors je ne dois pas être une exception.

Votre Eugénie, toute chuchotante dans la fatigue et la chaleur de cette soirée.
Par Hékate le Vendredi 3 juillet 2009 à 23:11
Hesse est un immense auteur,ce livre est le plus ardu qui soit ,et votre appoche si sensible prouve bien que l'appréciation d'un livre tient à une indéfinissable définition que la seule intelligence ne peut suffire à expliquer.
Votre Hécate
Par iougenaie le Vendredi 3 juillet 2009 à 23:34
Je crois qu'elle tient à l'expérience. Je crois que j'ai vécu le passage de ce livre. Une autre personne, un autre lieu, une autre époque, mais toujours les mêmes réflexions.

Votre Eugénie.
 

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