Jeudi 26 février 2009 à 22:03


 
Note du 20 Février.

"J'ai l'impression qu'il ne peut rien ressortir de ce vide. Je tourne en rond, je ne sais pas et je n'ai jamais su qui j'étais. Je personnifie mes contradictions : nous sommes trois maintenant. Les traits de caractère engoncent, je ne veux pas nous réduire à quelques pauvres mots que j'aurais mal choisi. De plus en plus, je sens que je n'ai rien à dire. Ma futilité cachait ce vide de pensées, d'idées. J'ai cette vie simple et profondément ennuyeuse. J'ai ce rien si nécessaire, ces projets, ces rêves mais je ne les sens même plus me remplir. Je ne suis plus certaine de mes souvenirs, comment distinguer la fiction de la réalité quand sans cesse je les ai voulu confondues ? J'ai tout oublié : mon opinion tranchante, mon indépendance, ma dureté feinte. Ca ne me rend même pas triste, je vais bien à dire vrai. Assise sur ce lit, à regarder cette montagne, je vais bien. Je sens mes douces contradictions se côtoyer sans jamais se combattre. Je ne suis que le produit de mes lectures, de Leurs réflexions, l'oreille attentive. Je suis l'image, le déjà vu. Incapable de coucher sur le papier ce que je suis, j'attends de basculer d'un côté ou de l'autre. Je sais où va ma préférence, mais les deux autres ne sont pas d'accord, et je ne sais prendre en main les choses, ce matin je suis au début d'une nouvelle page qu'on arrive pas à écrire - en poussant loin la paranoïa -. J'imagine ça d'ici : "Que lui faire penser, elle arrive à un moment décisif, dois-je marquer ce moment où la laisser encore douter ?". Cette pensée me fait rire ; ce serait tellement plus simple. Il s'agit de moi, et uniquement de moi : seule dans ma tête vide. Je stagne, entre deux eaux, j'attends. Je ne m'ennuie pas, je ne souffre pas, je suis insatisfaite de ma condition voilà tout. Voici deux jours, je me trouvais écoeurante, j'ai eu une sourde envie de me faire du mal. Maintenant, ça me fait sourire, là encore je choisissais la facilité : le dégoût de soi plutôt que la réaction. Je supporte difficilement cet état d'indécision, ces contradictions et les marques que je porte. Je me suis imaginée indépendante, mais n'ai-je pas finalement toujours été prisonnière de leurs flatteries ? Je ne saurais dire si je veux ou non rentrer, la moindre décision est impossible. Vide encéphalique. "Une claque dans ta gueule !", mais personne n'est là pour me la donner et me secouer, je m'enfonce tout en me sentant bien. J'aurais presque envie de retournée six mois en arrière, voir qu'elle gamine j'étais. Comme toujours, j'ai l'impression qu'elles ont toutes été autre. Je regarde une photo, je sais que c'est moi mais je ne me reconnais pas. Je suis si peu ce que je reflète, à moins que ce soit ce reflet que je dois trouver. Mais, de toutes façons, est il possible de ne pas finir par être tel que les autres vous voient ? Je me dis que je n'ai rien caché, se sont juste les autres qui n'ont pas su voir. [...] D'avance, avant même d'avoir relu je déteste ce que je viens d'écrire, comme prévu, je me renie. J'étais lassée et tranchante, réfléchie et impulsive mais j'étais quelqu'un. Aujourd'hui je n'ai aucune limite, mais je ne suis pas libre. Emprisonnée par ces limites inexistantes, ce vide. Pour me savoir, il faudrait que je trouve ce moment, cet endroit où je me sens profondément bien. Ce qui me vient à l'esprit me révulse, et prouve combien je suis dépendante. Dès que je prononce un mot je m'efface. Il ne s'agit plus d'arriver à devenir ce que je suis mais d'être quelqu'un que je ne suis pas vraiment. J'ai fait trop de déclarations, j'ai affectionné le pathétique et oublié trop vite que "tout le monde il est pas beau et gentil". Je suis devenue inconsciente. Ai-je un jour été consciente ? Mon environnement ne le permet pas, non je n'ai jamais vraiment vu. Vaguement senti tout au plus. J'ai sans doute un peu régressé, je me suis laissée prendre au jeu de la facilité par lassitude sans doute. J'en suis même arriver à ne plus pouvoir lire.. Pourquoi ? Par flemmardise, par faiblesse. Je ne suis pas quelqu'un qui apprend de ses erreurs parce que si c'était à refaire il est probable que je les referais, sans hésitation. [...]."


Et puis, Lundi j'étais. Déjà, les mots écris ce matin là ne valaient plus rien.

 
"Dans un instant, je me renierai, je le sais, je le veux, et je me trahis déjà."
Sartre.

Par Diary-Adventures le Dimanche 1er mars 2009 à 22:07
En fait tu peux pas savoir le plaisir que ça me fait de lire aussi de nouvelles choses, ça change un peu les idées de mon petit esprit un peu trop secoué en ce moment, ça lui remonte un peu le moral :). J'ai décidément l'impression que c'est une période en ce moment pour beaucoup de personnes ( moi compris ), cette impression de vide et de doute et un truc du genre je me suis planté sur toute la ligne. Je pense que le changement et les incertitudes font partis du quotidien de tous et que d'un côté ça peut être bénéfique. Mais je pense aussi que pour trouver sa voie, enfin sa bonne voie il faut savoir plus ou moins briser la routine et sortir " des senties battus ". C'est plus ou moins difficile mais au moins on se diversifie et on explore tous les horizons possibles !
PS : Désolé pour la longueur de ce com qui n'a ni queue ni tête !
Par Diary-Adventures le Dimanche 1er mars 2009 à 22:28
Ah ça c'est clair que niveau facilité on y devient vite accroc et pour s'en sortir c'est un peu plus délicat. J'avais moi aussi essayé de me voiler la face et au final la chute n'en a été que plus dur une fois le voile tombé ! D'ailleurs j'ai l'impression que les conséquences de ce " tombage " de voile n'est pas encore finit ( Désolé pour ce détail insignifiant de ma vie mais j'avais besoin de le dire ! ^^ ). En fait faudrait juste prendre vite conscience des choses, se dire dès notre plus jeune âge que c'est difficile de se construire et même parfois impossible; mais je crois que ça ne ferait que créer des suicidaires en puissance ! ^^
Par Diary-Adventures le Lundi 2 mars 2009 à 21:40
Toujours pas et je suis trop dégoûté ! ^^ Je dois attendre demain maintenant pour savoir ! C'est désespérant la fac à la longue ! ^^
Par Respire le Mercredi 4 mars 2009 à 23:21
Merci de nourrir mon blogoïde de tes commentaire. Je ne pensais pas que tu suivrais tous. ça me fait plaisir. J'aime toujours le mouvement des épicuriens. Et à Paris, si tu veux tous savoir, il pleut. Excuse moi si je ne répond pas sur msn, ne le prend pas pour toi, je n'aime pas répondre dur msn.
Par alone-in-a-town le Jeudi 5 mars 2009 à 23:41
Hop, enfin, je te réponds, excuse encore mes délais très instables ... tu sais quoi ,demain c'est le père-cent, la fete des 100 jours avant le bac, et ca va etre génial, dans ma ville on défile tous déguisés ! (moi je suis en cowboy ).

C'est vrai que le ski, meme si j'y connais presque rien, c'est spécial et un peu snob comme endroit ... mais ravis de voir que toi aussi, tu aimes l'odeur du cigare, c'est si rare :) Ah, tu en as marre aussi ... c'est dommage, ton entrée au lycée s'était passée plutot pas mal, quelle est la raison de ce ras le bol ?
bon anniversaire, au fait ! I

Interessante cette histoire de narration a soi-même ... moi ,je suis un peu trop défaitiste pour me raconter tant de choses, mais c'est une approche super originale et je trouve assez motivante ... de mon coté, j'aime bien raconter ce qui m'arrive sous mon angle de vue, c'est a dire mettre des mots sr mes sentiments, a quelqu'un d'imaginaire, sans identité particuliere, juste quelqu'un d'imaginaire. Ca aide a mieux se comprendre, je fais ca depuis que je suis gosse ...
Esperant aussi que tu vas bien, a bientot ! et désolé d'etre si lent ... *tu vois, je lui ai enfin répondu, a iougenie !*
Par alone-in-a-town le Mardi 10 mars 2009 à 21:29
mon anniversaire était le 17 janvier dernier, mes 18ans ! Oulala, le père-cent était incroyable, on était plus de 1500 (ils avaient pas vu ca depuis des années , plus gros percent de france presque), TOUS déguisés c'était incroyable, comme un reve, une journée inoubliable ... de mon côté, j'étais en cowboy. Un rêve :)
Par maud96 le Samedi 14 mars 2009 à 18:01
"ce moment, cet endroit où je me sens profondément bien"... je te souhaite de trouver ce moment et cet endroit...
Période de remise en cause et d'interrogations sur le sens de notre vie : je pense que c'est nécessaire.
En tout cas, tes textes m'intéressent bien... et surtout changent l'image que j'avais de ton blog.
On a besoin en ce moment d'un peu de joie et de courage pour aller en avant... Pour répondre à ton com, j'ai bien lu les conclusions de ce groupe d'experts sur l'évolution du climat. Mais je préfère ne pas trop en parler... Le temps venu, les médias en parleront bien assez, en exagérant bien entendu... Et puis, comme je suis éloignée des médias français, j'ai peur de parler de choses qui seraient déjà super-exploitées sur les télés françaises, que je ne vois pas...
Par monochrome.dream le Dimanche 5 avril 2009 à 20:11
Ah pour ça, Sartre il était doué. Je crois que c'est l'image type de l'homme qui se sent trahi par ses mots, et qui passe sa vie à tourner autour de quelque chose qu'il cherche à saisir, qui est au fond de lui, qui devrait pouvoir parler du monde, mais qu'il n'arrive pas à traduire en mots. Sartre c'est celui qui écrivait des articles à propos de ses livres, et prononçait des discours à propos de ses articles. Toujours à vouloir se corrgier. Au final, est-ce qu'on s'y retrouve ? Qui sommes-nous ? Un tas de mots organisés en idées ? Ou autre chose, au-delà/en-deçà du sens, quelque chose de vivant, d'insaisissable, dont on peut tout juste esquisser la forme sans jamais la définir vraiment ?
J'ai bien aimé cet article, mais si je voulais le commenter de bout en bout, ça prendrait des heures et ce ne serait pas forcément clair... Alors j'ai choisi de répondre à ta phrase de fin, qui, j'imagine, résume un peu ton état d'esprit au moment où tu l'as publié.

Une chose m'a juste particulièrement marquée dans l'article en lui-même (dans tes mots). Le fait que tu dises que se détester, c'est la solution de facilité. Je ne sais pas s'il y a vraiment des solutions de facilités. Chacun fait comme il peut, non ?
J'espère qu'à l'heure qu'il est, la question de savoir qui tu es te fiche un peu la paix (ça fait toujours des vacances, quand elle nous lâche ;)
Par De passage le Jeudi 1er octobre 2009 à 1:44
De jolies phrases qui donnent à réfléchir.
Les mots ont toujours un sens. Seulement parfois leurs lectures changent. Mais on peut toujours s'y raccrocher.

Je reviendrai lire le blog dans son intégralité (si je trouve le temps) car je crois que tes articles en valent la peine :)
Par iougenaie le Jeudi 1er octobre 2009 à 16:14
Contente que cela te plaise, mais qui es tu ? Où es tu ? C'est frustrant de ne pouvoir répondre !
 

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